mardi 28 octobre 2014

Afrique du Sud: Le Namaqualand, de Kamieskroon à Nieuwoudtville

Aujourd'hui, nous redescendons vers le sud, mais un peu plus à l'est. Le temps de prendre congé de nos hôtes, nous refaisons partiellement la route d'il y a deux jours mais cette fois sous un soleil superbe.
C'est pas plus moche.
Si je vous la refais à l'envers, on commence par le coin montagneux et on arrive ensuite sur une grande plaine sablonneuse et désertique.
La route sous le soleil, c'est l'occasion de se concocter une playlist qui fait plaisir. On a pas mal pioché dans la liste des 200 chansons de la décennie de Pitchfork. Enfin, la moitié à peu près.
Pas mal de choses qu'on connaissait déjà, du coup, mais dans les stars du voyage, on aura Azalea Banks (212), Destroyer, Mac Demarco, Drake, Kendrick Lamar (Bitch don't kill my vibe), Grimes ou Frank Ocean.

On arrive après deux heures à Vanrhynsdorp, où nous quittons la N7 pour nous diriger vers l'est, direction Nieuwoudtville.
A Vanrhynsdorp, on nous avait dit de nous arrêter à l' "Old Jail", ce qu'on ne manque pas de faire. C'est comme son nom l'indique une ancienne prison. Le lieu est vraiment étonnant: quelques pièces en ont été préservées, avec tout le matériel. On se croirait dans une prison de western, avec un patio et les cellules tout autour.
Mais l'"Old Jail" est aussi et surtout un magasin de pierres et gemmes, qu'on trouve en abondance dans la région. On se rapporte un petit quartz rose bien dense du Knersvlakte (un coin dont le sol est couvert de quartz rose) qui pèse un âne mort. Ils vendent également plein de plantes succulentes (je vous ai déjà expliqué ce que c'est, je ne répète pas), des spécialités culinaires du coin. On achète des bonbons aux fruits qui sont à se damner. Ils vendent également des objets vintage, des tas de trucs assez marrants et intéressants et évidemment totalement inutiles. C'est vraiment un endroit à voir. 
Dans le patio, un coin resto. On a perdu pas mal de temps donc on décide de se faire un take away. Des chicken pies et des gâteaux maison. Pas léger léger mais excellents.
On est un peu cons parce qu'en fait, on met le nez dedans à peine rentrés dans la voiture et on termine à bouffer comme des cons juste devant l'"Old Jail" alors qu'on aurait pu être tranquillement installés.
On a aussi pris des gâteaux qui vont nous empuantir la bagnole, des trucs frits pas trop mauvais, des genres de boulettes avec un goût anisé qu'on n'arrivera pas à terminer et qui finiront dans une poubelle.

On reprend la route et dès la sortie du bled se dressent devant nous, au fond, les contreforts du plateau du Bokkeveld.
Pour y accéder, il faut franchir le Van Rhyns Pass, un col suprenant. En fait, ça grimpe d'un seul coup, on a une immense ligne droite dans la plaine et au bout de la ligne droite, pof, la montagne et la route du col.
En haut, la vue est splendide, avec cette plaine déserte qui s'étend à perte de vue.
Quelques kilomètres après le col, on atteint Nieuwoudtville, "Bulb Capital of the World". Un village qui s'enorgueillit d'être l'endroit au monde où il y a le plus de fleurs à bulbe (ou bulbe à fleurs, figurez-vous).
Bon, en gros et sans faire un cours de botanique (j'y connais absolument rien) ce sont toutes les fleurs dont la racine ressemble à un oignon, en gros.
Dans la famille, y a les tulipes, mais là, on parle de fleurs sauvages, hein.

Et effectivement, autour de Nieuwoudtville, deux endroits au moins symbolisent cette particularité: Hantam National Botanical Garden et Nieuwoudtville Wild Flower Reserve.
Mais les fleurs sont très envahissantes, et il n'y a qu'à regarder le bord de route ou même tout endroit vierge de construction dans le village même pour en voir.

Après une traversée du village qui nous laisse un peu dubitatifs, tant nous nous attendions à un bourg assez touristique et mignon, on prend la piste qui mène à Hantam, qui fait partie du réseau des jardins botaniques nationaux. 
Il ne s'agit pas à proprement parler d'un jardin botanique au sens strict du terme mais plutôt d'un genre de réserve où l'on trouve des chemins de randonnée qui traversent des champs remplis de fleurs endémiques. C'est assez bien foutu, avec de loin en loin de petits panneaux de bois pour expliquer certaines particularités.
Les randonnées sont désignées par des noms d'animaux ou de plantes et sont de longueur très variable. On en choisit une qui nous semble raisonnable mais le hic c'est qu'une fois qu'on est parti, on a totalement oublié le nom de la bêbête. Il y a des panneaux un peu partout mais du coup, on ne sait plus trop où aller. 
On a la sale impression d'avoir mal choisi car après un début très encourageant, sous le regard d'ibis, les fleurs se raréfient. 
On évolue dans des prairies assez peu intéressantes et battues par un vent terrifiant, plateau oblige. On est un peu déçus, même si cela s'améliore par la suite. Sur le chemin, des tas de piques de porc-épic. Ces animaux totalement nocturnes sont les rois ici. Ils se gavent de bulbes et atteignent des tailles colossales (jusqu'à 30kg).
La promenade nous aura pris pas loin de deux heures. On n'aura croisé personne.

On est atterré, de retour vers le point de départ, de voir des gens qui se mettent au milieu des champs de fleurs pour se prendre en photo. 
Le long de l'allée qui mène au centre d'information est planté d'eucalyptus qui embaument l'air. C'est un arbre d'importation mais qui est assez courant ici et qui met les espèces endémiques en danger.
De retour dans le village, on se dit qu'on a largement le temps d'aller à la cascade de Nieuwoudtville, qui se trouve en fait sur la route de Loerisfontein, au nord. Un petit parking nous accueille, avec ses vendeurs de fruits séchés et bonbons aux fruits.
Il y a quelques centaines de mètres à peine entre le parking et la cascade, très peu de monde (peut-être 4 voitures). On s'attendait à une petite cascade mais en fait elle est bien mieux que ça.
L'eau, qui s'est faufilée au travers du plateau de grès tombe de 90 mètres dans un canyon. Une belle surprise que ce coin.
Dans la foulée, on file vers la "Quiver Tree Forest", une forêt d'aloé située plus loin à une quinzaine de kilomètres. Le paysage a changé. on redescend, la végétation est plus rare, la terre plus visible. Très beau, calme, vide. La forêt se situe en fait sur un terrain privé, accessible depuis une piste poussiéreuse. C'est magnifique. Là encore, on s'attendait à quelques arbres accrochés à la montagne mais ce sont des centaines de ces végétaux fascinants qui ornent les flancs d'une roche rouge. Le soleil rasant rend les couleurs encore plus belles. Notre seul regret, c'est que l'on peut s'approcher mais il n'y a pas de chemin qui permettrait de déambuler au milieu de ces arbres. Le type à qui tout ceci appartient est déjà bien sympa de rendre le lieu accessible.
Un peu plus loin, des moutons, dans un décor westernien. Le traditionnel moulin à vent métallique pour pomper l'eau.  

On a bien rempli la journée, il est temps de poser nos affaires. Notre pension se situe juste sur la rue principale de Nieuwoudtville. Auparavant, on aura fait le plein dans l'unique et pittoresque station service de la région. 
Arrivés devant la pension, nous trouvons porte close et un numéro à appeler en cas d'absence. Ca ne nous plaît pas trop car cela veut dire que la propriétaire n'habite pas sur place. Quel intérêt d'un B&B si on y est comme dans une chambre d'hôtel?
Elle est très sympathique, la madame, mais on doit avouer que le logement restera la déception du séjour. Comme nous sommes en saison florale, la toute petite capacité d'hébergement du patelin est vite saturée. En m'y prenant en mars, j'ai dû prendre ce que je trouvais.
La chambre est vaste mais vilaine, peinte d'un bleu nuit craquelé. De la moquette, une fenêtre qui donne sur la rue (nous sommes au rez-de-chaussée). Bref, pas trop envie d'y traîner. Comme on a mal dormi, on est un peu fatigué. La dame a eu la gentillesse de nous réserver une table au resto juste en face (il y en a deux dans le village, en fait).
Et pour le coup, elle a eu une super idée. Il s'appelle Die Nedersetting 1897. On y mange de la cuisine familiale traditionnelle, préparée en temps réel et sur place. On se lève et on va se faire servir par les gens de la famille qui cuisine. On est super bien placé, juste à côté du feu qui trône au centre de la salle. C'est très sympa, d'ailleurs c'est plein. Et hyper bon.
On goûte notre premier bobotie, un plat de boeuf hâché et épicé recouvert d'une préparation à base d'oeuf.
Le pinard est bon aussi et on se retrouve dans un état un peu second, le sourire au lèvres, un peu beurrés. Cerise sur le gâteau: il y a du wifi!
Pire logement du séjour donc, mais pas loin d'être la meilleure soirée quand même.



Cliquez sur la 1ère photo pour les voir en meilleure qualité 



Etrange architecture




L'arrivée au pied du VanRhyn Pass



















Des dizaines de nids et leurs oiseaux jaunes.


Au pied de l'arbre, plein d'oeufs bleus très chouettes.






L'Old Jail




La forêt d'aloés






























La cascade de Nieuwoudtville






















La station service de Nieuwoudtville

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