mercredi 4 septembre 2013

Road-trip Afrique du Sud - jour 7: de St Lucia à Hluhluwe en passant par iMfolozi

Quelques regrets car ce matin on quitte St Lucia et notre pension des flots bleus si géniale. 
J'avertis Géraldine qu'on a un peu mangé notre pain blanc et que ça risque de ne plus être la même mayonnaise jusqu'à la fin du séjour. On est sensé rester deux nuits dans un autre lodge, qui sur tripadvisor a recueilli des avis contrastés, j'ai peur du résultat. Dernier petit déjeuner royal, une grenouille verte sur le mur.
Une journée excitante nous attend, premier vrai "game drive", un safari quoi, dans un des parcs les plus réputés du pays: Hluhluwe-iMfolozi, le plus vieux parc d'Afrique.
C'est dans la même région que celle où l'on se trouve, donc on y est relativement vite. Ce n'est pas loin mais comme d'habitude, entre les camions, les gens sur la route, les véhicules agricoles, c'est pas simple. En chemin, incongrue, une mine de charbon (l'Afrique du Sud est le premier producteur africain de charbon et le 7ème mondial).
Une des caractéristiques du pays zulu, c'est que les gens adorent peindre leurs maisons. Couleurs improbables, du bleu ciel au rose. C'est joli. Les habitations gardent souvent un côté traditionnel, même lorsqu'elles sont en "dur": forme conique, toit de paille...
Le parc est divisé en deux parties: iMfolozi au sud, Hluhluwe au nord. Il est relativement petit (on y passera quand même deux jours complets sans avoir le temps d'en faire totalement le tour) mais est connu pour permettre en peu de temps et d'espace de voir les Big 5 et des tas d'autres animaux de plus en plus rares dans le parc. 
Notamment les rhinocéros blancs. La quasi totalité des rhinocéros blancs du monde viennent de ce parc: ils avaient presque disparu de la surface du globe et Hluhluwe IMfolozi a été longtemps le seul endroit où ils étaient encore visibles. La politique de conservation leur a permis de faire croître la population de l'espèce, au point qu'ils ont pu en donner à tous les autres parcs et même à des zoos. Aujourd'hui, le drame, c'est le braconnage. N'étant pas contrairement au Kruger frontalier avec le Mozambique, Hluhluwe-iMfolozi est moins touché (mais il l'est tout de même). Dans le Kruger en revanche, c'est le carnage. Il faut dire que les acheteurs asiatiques font monter le cours de la corne de rhino au-dessus de celui de l'or et qu'une corne peut peser 10 kg. Tout ceci dans un parc qui a 300 km de frontière avec le Mozambique, un des pays les plus pauvres du monde...
De janvier à juin, plus de 300 rhinos avaient été tués par les braconniers dans le Kruger. Les rangers sont débordés, bien qu'ils leurs mènent une guerre sans merci (un braconnier sera tué lors d'un accrochage lors de notre séjour dans le parc).
Il y a actuellement une grande campagne de pub "anti-poaching" bien qu'il soit très difficile de trouver une solution à ce problème.
De fait, nous verrons beaucoup plus de rhinos en 2 jours dans Hluhluwe-iMfolozi qu'en 4 dans le Kruger.
Parenthèse refermée, on se consacre donc aujourd'hui au sud du parc, moins montagneux que le nord et plus sauvage aussi. Il y a une route goudronnée mais elle est dans un état déplorable, on retrouve nos bonnes habitudes de slalom entre les nids de poule. 
Ce qui nous frappe, c'est que l'on croise extrêmement peu de monde. Nous qui craignions d'être à touche touche et de se retrouver à 40 bagnoles autour d'un animal, on est ravi, c'est génial, on se sent seuls au monde. 
Le parc est traversé par plusieurs rivières, à cette période plutôt à sec mais évidemment c'est là qu'on se tue les yeux car il est connu (de nous, surtout) que les bêtes adorent batifoler le long des points d'eau. 
A l'usage, on se rend compte qu'en gros, "ça dépend". On s'est retrouvés plus d'une fois tous seuls avec un oiseau curieux autour d'un point d'eau, à l'inverse, à une ou deux occasions, c'est bingo, y a embouteillage.
Mais c'est pas grave, parce que rouler à 15 à l'heure au milieu de ses paysages, se rendre aveugle à force de se concentrer, c'est magique.
Etonnament, on voit aussi des villageois à certains endroits: ils sont occupés à couper les herbes qui serviront à produire corde et vannerie. Ce qui veut dire aussi qu'ils se baladent tous avec des machettes énormes à la main. 
Cette journée nous met la banane, faut avouer. Les zèbres paissent, collés au cul par des phacochères, des vautours tournoient. On se rend compte que c'est vraiment pour ces sensations là qu'on est venu. Et surtout, on fait ça tout seuls comme des grands, pas de voisins renifleurs, bruyants ou cons, pas de guide qui coasse en permanence, pas d'odeur de diesel. Juste eux et nous.
On passe au ras de gros troupeaux d'impalas. Ces antilopes (famille des gazelles) sont courantes un peu partout au point que les touristes les regardent d'un oeil morne et distrait, comme s'il s'agissait de pigeons ou de chats. Nous, on ne se lasse pas: elles ont la classe, belle couleur, port altier, jolies même de près, fortiches à la course (jusqu'à 80 km/h, dans tes dents, Christophe Lemaitre), impressionnantes quand elles bondissent (jusqu'à 10 m en long et 3 m en hauteur, prends ça, Teddy Tamgho).
Evidemment, nos premières girafes, dont on voit les têtes dépasser de la haute végétation, nous fascinent aussi. On en verra beaucoup au long de la journée, dont une d'extrêmement près. Là aussi, les gens se lassent vite, mais nous on reste. Qu'est-ce que c'est beau, ces bestioles. Avec les jolis oiseaux qui s'accrochent à leur cou.
On s'arrête manger sur une petite aire de pique-nique désertée par les singes (alléluia) mais on est littéralement entourés d'impalas, de phacochères et de pintades de Numidie, comiques et belles à la fois. A la fin du repas, on voit débarquer de nulle part deux enfants, qui trainassent. 
Comme les fruits menacent de pourrir, on leur en propose, notamment des fruits de la passion, qui leurs plaisent carrément, au point qu'on ne peut plus repartir, Géraldine étant préposée à la découpe et à l'épluchage, pour qu'ils puissent les manger sans couverts. Ils ont l'air ravi. On leur propose d'en garder pour plus tard mais ils ne veulent rien savoir et veulent tout bouffer.
Pause terminée, l'après-midi sera rhino: on tombe sur un petit groupe qui cuit au soleil. Ils se sont couverts de boue mais on sent que c'est l'heure de la sieste, sauf pour un jeune gros qui nous défie un peu, s'approche, on est moyen rassuré, c'est gros et les cornes sont impressionnantes, bien plus grandes qu'on ne se l'imaginait (jusqu'à 1,80m, on apprendra). La petite caillera se calme un peu, et nous, on se fait oublier, on reste à les observer pendant 20 bonnes minutes, on se sent assez chanceux, d'autant qu'encore une fois, une ou deux voitures s'arrêtent 2 ou 3 minutes et s'en vont. Je vais finir par comprendre pourquoi on n'arrive pas à couvrir autant de terrain que certains: on s'arrête partout et tout le temps.
On est désormais enfoncés loin dans le sud du parc et nous logeons à la sortie nord de celui-ci. Vu notre vitesse moyenne, on en a pour deux bonnes heures de route.
On s'est laissé un peu emporter par notre enthousiasme, on a laissé tourner le chrono, d'autant plus qu'il nous est impossible de passer tout droit quand on tombe sur "oh une girafe", à titre d'exemple. Le jour baisse et la route est encore plus belle, surtout lorsqu'on arrive dans la partie nord du parc, un pays de collines qui rougeoient au soleil couchant.
Bon, là, faut vraiment qu'on avance. On est à 10 bornes de la sortie, on en voit le bout, la nuit tombe.
STOOOOOOOP. 10 éléphants au milieu de la route. Ce sont nos premiers, on est excité come des puces sous MDMA, obligé. Y en a des grands, des vieux (ils ouvrent et ferment la marche), des petits, c'est l'heure de la bouffe, ils sont bien calés. On n'ose même pas respirer, ni avancer, d'ailleurs. On ne les a pas vus avant, donc on est à une vingtaine de mètres, mais la distance de sécurité est de...100m...On entend le bruit de leurs coussinets quand ils marchent sur la route, on observe l'agilité de leur trompe pour chopper ce qui les intéresse sur les branches. ENFIN ON VOIT AUTRE CHOSE QUE VOS CACAS, LES POTOS.
Ils finissent un par un par entrer dans les fourrés, on passe au ralenti et, chose incroyable, ils sont désormais invisible. Une dizaine de mastodontes "tu me vois? tu me vois plus".
Merde alors, la nature, c'est quelque chose.
Ca nous fait le reste du trajet "non mais tu rends compte, des éléphants quoi, on a vu des éléphants" "pfiou on en a du cul, hein?".
Arrivée au village, Hluhluwe, une quinzaine de km plus loin, entouré de champs d'ananas (95% de la production nationale vient d'ici). On cherche notre lodge, c'est bien fléché, cool, mais putain que ce patelin est sinistre. 
Des piétons un peu partout, des trognes pas super rassurantes, une foule autour du supermarché du coin, croyez-moi, rien à voir avec le parking de chez Carrefour à côté de chez vous. 
Le lodge est...mortel. Piscine, coin barbec', belle maison, des beaux arbres exotiques, c'est au bout du bout du patelin mais c'est beau. En plus, ils nous ont surclassés, du coup, on a une chouette suite. On croise un couple de jeunes hollandais assez sympas, eux ont carrément été surclassés dans la honeymoon suite, qu'on aura l'occasion de voir le lendemain, magnifique.
Le proprio organise des parties de chasse en plus des safaris photos, il a l'air sympa. Point noir: des moustiques énormes "mais pas ceux qui donnent la malaria". Ca fait pas 30 secondes qu'on est là qu'on en est entourés. Evidemment, c'est la paranoïa qui s'installe "mais feeeeerme, feeeeerme la porteeuuuuu", "éteiins, éteiiiins!".
Autre point noir: on a la flemme de se faire un barbec', qu'on se promet pour le lendemain avec nos voisins hollandais, du coup on va manger au seul resto du village, situé dans un hôtel Protea. De nuit, Hluhluwe nous paraît encore plus glauque et l'hôtel n'en parlons pas.
Grille, garde armé, fiche à remplir à l'entrée. Personne dans le resto. Mais personne. Buffet imposé, bouffe dégueu. Ca nous fout le cafard, d'autant plus que c'est assez cher. On ne se gêne pas pour donner notre avis au moment de payer. Ils prennent ça très au sérieux et nous donnent une enquête de satisfaction à remplir. 
Bref, on s'est raté complet sur la bouffe, ce soir. Heureusement que la bière était fraîche.





Les maisons peintes des villages du pays zoulou



Zèbre des plaines ou zèbre de Burchell



Des dizaines de nids de tisserins dans certains arbres


Phacochère dit Pumba


Ouette d'Egypte


Vautour du Cap (ou chassefiente, arrêtez de pouffer)


Pintade de Numidie


Géraldine et ses potes fans de fruits de la passion


Jeune impala



Les bains de boue, ça donne un coup de barre


Gnou bleu (Blue Wildebeest), ça se mange en viande séchée


Celui-là n'était pas très sympa et a commencé à nous regarder d'un drôle d'air


Giraffe, si vous ne vous en doutiez pas


Héron gris


Les taches sur la route: du caca ou des trous


Elephantus minus



La giraffe et ses piqueboeufs à bec rouge





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