mardi 19 juillet 2011

Once upon a time in the west - jour 7 - Antelope Canyon-Horseshoe Bend-Lake Powell



































Cette fois, on se lève alors qu'il fait encore nuit noire. Il y a une raison à ça: the Wave, un morceau du parc de Coyote Buttes qui n'est accessible qu'à ceux qui le veulent vraiment: une vingtaine de personnes par jour, dont la moitié à la suite d'un tirage au sort sur internet 4 mois avant. L'autre moitié doit se pointer la veille de son jour de visite souhaité, dans une cabane située pas loin de la route à une bonne demi-heure de Page, dont je vous parlerai tout à l'heure. Partis à 6h de Kayenta, on arrive à 8h30 au lieu dit. Là, on s'inscrit pour le tirage au sort. Et on attend 9h pétantes. On a un numéro, tous les numéros sont plongés et mélangés dans une grande boule genre loto et la dame tire une boule, annonce le numéro, les gens crient de joie comme s'ils avaient gagné au Juste Prix, tout ça. On est environ 35 personnes pour 10 places, on a de la "chance", ça peut être beaucoup plus. Il a fait très chaud les 48 dernières heures, cela aurait paraît-il découragé un certain nombre de candidats pour l'aventure de marcher sous un soleil qui a l'air très en colère. Je ne vois vraiment pas pourquoi...Mais je le découvrirai plus tard dans la journée. Qu'y-a-t-il de si spécial pour que l'on se lève si tôt, qu'on se pointe la veille et qu'on participe à un bingo en plein désert? Allez voir taper dans google images "The Wave", et vous allez comprendre. C'est magnifique et fragile, donc peu d'élus. Les gens viennent 3, 4 fois de suite pour tenter leur chance. Nous, une fois. Bon, je ne vais pas faire durer le suspens, on n'a pas été tirés au sort. Mais c'était chouette d'y être, parce que cela reste malgré tout très confidentiel, il n'y a que des passionnés, soit de marche, soit de photo, soit de spots un peu hors-normes. Pas de tour-operateur, les guides papier ne s'y attardent pas non plus, la visite est trop aléatoire. C'est 10 tirés au sort, pas 11. On vit des scènes invraisemblables: 3 potes sont tirés au sort. Ils étaient inscrits sur la même fiche, c'est autorisé. Mais ils sont tirés au sort alors qu'il ne reste que 2 places. La ranger leur dit: vous choisissez qui y va et celui qui reste. La mort dans l'âme, ils renoncent et remettent leur place en jeu, comme ce couple tiré au sort alors qu'il ne restait qu'une place. Qui fera le bonheur d'un Français avec qui nous discutons un peu. Ce sera la troisième fois qu'il y va...Pour les zeureuzélus, l'aventure commence aussi, puisqu'il faut remplir une fiche de renseignements avec personne à prévenir en cas d'accident (rassurant...), recommandations...Il n'y a pas de piste, de chemin balisé pour atteindre the Wave: ils vous filent une carte avec coordonnées GPS, le GPS lui-même, et en voiture Simone. Le GPS est récent: auparavant, plus de 20% des visiteurs erraient dans le désert sans jamais atteindre the Wave et rentraient chez eux la queue basse. Bien fait.
On est déçus mais on n'a pas tout perdu: le Français en question nous donne des tas de tuyaux sur le coin, et nous lui devront notre si chouette journée du lendemain. On en recause.
La suite du programme? Ben on se demande. Retour Page, avec pour objectif la visite de Lower Antelope Canyon. On a la crainte, à cause du tirage au sort, d'arriver un peu tard là-bas et d'avoir droit à la foule des touristes. Bonne surprise: avec tout ça, on avait complètement oublié qu'on avait repassé la frontière de l'Utah, mais que Page se situe en Arizona, et qu'ils observent l'heure de l'Ouest. Il est donc en fait...8h et des brouettes. Ah oui, parce qu'il faut que je vous dise: Kayenta et Monument Valley sont bien situés en Arizona aussi, mais ce tout petit bout de la réserve Navajo reste en été à l'heure des Rocheuses. Donc hier on n'avait pas changé d'heure.
Bref, on reprend la route, on repasse devant la quinzaine d'églises qui nous font une haie d'honneur en sortant de Page, on se gourre deux fois de route, et on finit par y arriver.
Antelope Canyon se divise en un "upper" et un "lower" canyon. Les deux sont ce que l'on appelle des "slot canyons": ils sont plus profonds que larges et ont été formés par la force de l'eau qui s'engouffre et façonne la roche lors des orages. D'ailleurs ils sont dangereux car ils peuvent tout d'un coup se retrouver submergés par des "flash floods" (inondations soudaines), à la suite d'orages qui ont parfois lieu à des dizaines de kilomètres de là. Une plaque à l'entrée de "Lower Antelope" rend hommage à la dizaine de touristes, dont une majorité de Français, qui ont été piégés il y a quelques années par une de ces inondations.
Pourquoi choisit-on "Lower Antelope"? Moins de monde, beaucoup moins de monde (car pas proposé au départ de Page et pas "de plein pied" puisqu'il faut descendre et remonter des escaliers), donc plus de tranquillité pour faire des photos. On paie d'ailleurs (parce qu'on a un pied et un reflex!) un pass photographique, qui offre droit à 2h dans le canyon. On y descend avec un petit groupe et une guide (obligatoire). Il fait en haut une chaleur à tomber raide alors qu'il n'est que 9h30. Antelope est comme Monument Valley administré par les Navajos. On descend dans le canyon par un escalier, et effectivement, c'est étroit, au point qu'à de nombreux endroits, on ne peut pas se croiser. Poser le trépied dans le sable est une vraie rigolade. Comme il y a du vent en surface, on se prend du sable partout et tout le temps. Quand on dit que celui-ci est plus tranquille, je n'imagine même pas ce que doit être la visite du Upper. Arriver à y faire des photos sans personne dessus doit nécessiter sa distribution de ramponneaux. On croisera au retour un américain d'un certain âge, bien équipé photographiquement parlant, qui se répandait en insultes contre les "Européens", qui "pourrissent" Upper Antelope.
La très bonne surprise pour nous, c'est qu'après avoir lâché notre mini-groupe et croisé deux autres "expéditions", on se retrouve pendant presque une heure entière complètement seuls. Pas un bruit, pas un chat, juste nous et les photos. La lumière commence à être un peu verticale, très dure, mais on s'en donne à coeur joie: je m'attendais tellement à jongler, à m'engueuler que je suis tout content. Parce qu'il faut dire que c'est superbe. On en profite à fond avant de remonter. Le retour à la surface est duraille. On était presque au frais en bas, et là, le soleil tape à fond la caisse, on marche dans le sable, j'arrive en vrac à la voiture. Les bagues des objectifs crissent un peu, mais pas d'accident majeur dû au sable, on a vraiment du pot!
On récupère un peu et on repart pour Page, qui est vraiment juste à côté. On se dirige vers Horseshoe Bend, le plus connu des "virages" de la Colorado River. C'est situé à la sortie de la ville, quasiment sur la route. Un tout petit parking. Une marche de 15 minutes pour y accéder. Tous les gens qu'on croise font la gueule. On ne comprend pas tout de suite pourquoi, mais au bout de 20 mètres de montée dans le sable, on comprend: il n'est pas loin de midi (c'était le but du jeu, c'est l'heure où il n'y a pas trop d'ombre sur le site) et là, on va décéder sur le chemin tellement il fait chaud. De l'autre côté de la petite butte de rien du tout, un chemin caillouteux serpente jusqu'au point de vue. Le retour sera terrible. Le lieu en lui-même est incroyable, pas sécurisé du tout, on voit des enfants assez jeunes qui gambadent pas loin du bord. La roche est friable, c'est écrit partout, on a vite fait de se trouver un promontoire qui ne repose sur rien du tout, qui casse, et plouf! Mais les gens s'en foutent complètement. Pas moi. Pour prendre une photo, le grand angle, obligatoire, mais aussi le trépied (que j'ai maudit sur le chemin), en position la plus haute possible, histoire de m'éviter le pas de trop. On n'est pas loin d'avoir doublé le temps de marche et on est tous les deux vannés au retour dans la voiture. Direction le Wal-Mart pour faire des courses. On y est si bien, il y fait si bon, qu'on y traîne un peu. On décide de s'accorder quelques heures de repos, car le lever aux aurores et la chaleur nous ont pété en deux de fatigue. On se met à pioncer tout ce qu'on peut jusqu'à ce que je décide qu'il est l'heure du coucher de soleil sur le Lake Powell. Direction un promontoire repéré lors de notre passage le matin. Le Lake Powell n'est pas large, mais il doit faire dans les 200km de long. C'est un lac artificiel, qui se termine vers Page par une retenue, un grand barrage qui se visite. Cette étendue de flotte toute bleue au milieu de ces roches rouges est si belle que le lac est devenu une destination de villégiature très populaire. Dans le même temps, la bonne idée s'est transformée en une telle cata écologique qu'ils en sont à se demander s'il ne faudrait pas le vider une bonne fois pour toute...Affaire à suivre, mais quelque chose me dit qu'on n'est pas les derniers à avoir vu les bateaux voguer ce soir là.
De retour à Page, on est excités comme des puces car on nous a conseillés un resto mexicain top. Sauf qu'on arrive un peu tard et qu'il faut attendre plus d'une demi-heure. Notre régime "sandwich le midi" fait qu'on pète une dalle de malade, donc on renonce et on termine dans un sushi tout ce qu'il y a de pas typique en Arizona. Il semble loin le Japon, mais finalement, c'est plutôt très bon, et ce resto terminera à l'aise dans notre top 3 du séjour. Faut dire que la concurrence fait peur.

1 commentaire:

  1. pute borgne sa mère c de plus en plus beau!!!!!
    (ça c'etait du com de compét')

    RépondreSupprimer