lundi 18 juillet 2011

Once upon a time in the West - jour 6 - Four Corners et Monument Valley


Les 4 coins/4 Etats



Et hop, une photo à l'envers





Un panneau qu'on retrouvera souvent: la piste des anciens


Notre resto du midi

Goosenecks State Park et la San Juan River




On approche...





Wild West






J'avais laissé le cheval au garage

Géraldine et ses potos


Une journée à fingertricks, apparemment.



Ce matin on ne se presse pas trop. Ca change. L'objectif du jour n'est pas si loin (enfin, 3h tout de même), et surtout on ne veut pas l'atteindre avant le milieu d'après-midi, pour profiter au max de la lumière de fin de journée: Monument Valley.
On ne se presse même pas assez, puisqu'on se pointe comme des fleurs au petit-déjeuner de l'hôtel trop tard. Ils ont déjà quasiment tout remballé, sont en train de nettoyer les tables. Ca pue le détergent, on s'installe rapido avec un café et deux tranches de pain. La jeunette chargée de nettoyer nous jette un oeil noir, je comprends, mais je m'en fous, j'ai faim!
On part sans demander notre reste de Cortez, après un arrêt station-service. Prendre de l'essence, c'est un peu l'aventure. Au début, on est clairement paumé, ensuite on s'habitue, mais il n'y en a pas deux qui fonctionnent pareil. On peut, selon les endroits, payer par carte, en cash, soit après avoir fait le plein, soit, pour éviter les pleins-baskets (équivalent du taxi/resto-baskets), en "prepay". Ah...la carte. Il faut toujours choisir soit "debit card", soit "credit card". Et comment ça marche? Ben...ça dépend...Des fois c'est debit qui fonctionne, des fois c'est credit. Faire le plein en "prepay"? Pratique, t'évalues pour combien d'essence tu dois mettre, tu mises, et si tu t'es trompé, tu y retourne en demandant ton change. T'as payé mais ça ne fonctionne pas? On te gueule "lift the handle!". Ah oui, des fois, y a une poignée à relever sous la pompe...T'as compris? Et tout ça dans une joyeuse ambiance: dès que tu prends la pompe en mains, t'es inondé de pubs radio. Avantage des stations service: des chiottes, propres, que tu peux utiliser même si tu ne prends pas d'essence. Et des trucs chelous à manger, genre de la viande séchée, des hot dogs qui tournent tout seuls et en permanencce, des chips qui arrachent la gueule...Le Bonheur quoi.
Bref, on quitte ce trou, direction les 4 coins. Les Four Corners, quoi. C'est un truc un peu ridicule mais assez marrant tout de même: le seul endroit des US où 4 Etats se rencontrent: Utah, Colorado, Arizona et Nouveau-Mexique. Sur la route, walou. Mais rien de rien. Même pas un buisson. On entre dans la réserve Ute, tribu indienne de l'extrême sud du Colorado. Rien de rien, quelques bagnoles cabossées et au détour du chemin, vlan! Un parking, 200 voitures garées (à 10h du matin, quand même) et un casino. Certaines tribus ont en effet touché le jackpot avec le droit d'installer des casinos sur leur territoire. Soit bien souvent au milieu de nulle part.
On continue, on croise, comme ce sera souvent le cas, un chantier, avec des mecs qui posent du bitume par 40°C. Pas le job de rêve, dans ce coin. On arrive aux Four Corners, tenus par les Indiens. Donc on paie l'entrée, à une minable cabane de bois. Le monument en lui-même est assez ordinaire mais fascinant. Le jeu préféré des Américains, c'est de se foutre à 4 pattes et d'avoir un membre dans chaque Etat. Waouh. Du coup, avoir une photo du site sans personne dessus, c'est un peu la blague, faut avoir du temps devant soi. Vous remarquerez que j'y suis arrivé et vous comprendrez mieux pourquoi quand je vous dirai qu'autour du site, aux 4 coins, littéralement, 4 rangées de camelots indiens vendant de l'artisanat. Le soleil cogne comme un dingue, et je finis par m'impatienter, alors que Géraldine est prise de transe. On ne le sait pas encore, mais les tarifs pratiqués défient toute concurrence. On aura quelques regrets en voyant les tarifs prohibitifs pratiqués ailleurs, dans des parcs par exemple, et pour des trucs même pas vendus par des Indiens.
On repart bien contents, direction Bluff, Utah, sur notre route, où le guide nous conseille un petit resto assez sympa. La route est chouette, mais les villages indiens pour la plupart foutent le cafard. De la tôle au milieu du désert, il doit faire 70°C là-dessous. Le thermomètre de la bagnole nous indique pour la première fois plus de 100°F, et il atteindra fastoche les 105 (40,5°C).
Bluff n'est pas ce que j'appellerai un village, c'est un patelin, des maisons à 10 bornes les unes des autres. L'arrivée est assez spectaculaire, de chouettes roches de toutes les couleurs et tout. Le resto qu'on nous a conseillé est fermé, on est dégoûtés, et on se rabat sur le Twins Rock, un resto-gift shop situé sous deux cailloux. La carte fait la part belle aux spécialités navajos, notamment leur pain frit. J'essaie, sous forme de taco. Dur. L'impression de bouffer une pizza avec un beignet en guise de pâte. Là, j'avoue, la bouffe commence à m'agacer un peu, mais ce sera pire plus tard.
On redémarre pour Goosenecks State Park. On passe devant Valley of the Gods, un genre de Monument Valley en plus petit, mais sans un chat. Goosenecks est TRES peu fréquenté aussi, ce qui est étonnant car le panorama est grandiose. Encore une fois, il s'agit d'un bras, de la San Juan River cette fois (je crois). Et on peut s'approcher très très près. Il fait chaud comme dans la gueule du diable mais il y a du vent. Je serais bien resté plus longtemps. On doit ici remercier Maïra et Eymeric pour le conseil, parce que ça valait carrément son petit détour. On les a rencontrés quelques jours auparavant, dans Arches, puis le lendemain par hasard, à DeadHorse Point. Là, entouré de moucherons, en faisant de grands moulinets avec nos bras, on s'est mis à discuter, une heure, puis deux, jusqu'à ce qu'on soit tout seuls sur le parking...C'était vraiment sympa, et tiens, ben COUCOU, si vous nous lisez, les copains ;)
On reprend la route pour Monument Valley, en passant par Mexican Hat, mini-village (5 maisons?), qui soit son nom à un rigolo caillou surmonté d'un autre caillou rond et plat, qui fait penser à un chapeau mexicain, d'où le nom.
Là, je devais faire la gueule, je pense, parce que j'ai pas voulu m'arrêter prendre une photo du papeau, et maintenant, je regrette.
L'arrivée vers Monument Valley est excitante comme tout, de grandes lignes droites qui mènent à ces gros blocs, pfffff c'est beau, c'est pas possible. On a un peu peur que ce soit blindé de monde, finalement c'est plutôt ok. On se renseigne au visitor's center pour prendre la piste, et bon, à part le 1er mile, soi-disant c'est du velours. Alors oui, effectivement, le 1er mile fait un peu mal à la tête. Ca descend assez raide et il y a des trous infernaux. Il faut chercher un passage à peu près fréquentable. C'est quand même marrant, et puis bon, une fois en bas, effectivement, ça va un peu mieux. On voit quand même des campings cars et des voitures de tourisme qui s'y hasardent, moi, je ne l'aurais pas fait. Il y a tout un tas de points de vue le long de la piste, ça défonce vraiment, tu t'y vois, là, John Wayne et tout. Le plus cool, c'est John Ford's point, où là, t'as un promontoire (attention le vent), juste en face des buttes et mesas. Tu peux même louer un cheval pour faire une photo devant, c'est un petit peu la classe, j'ai envie de te dire. On bouffe pas mal de poussière mais on est hyper heureux, excités comme tout. Ca dure un bon moment, puis on remonte au Visitor's Center pour se faire le coucher de soleil d'en haut. En sortant de la caisse, on entend des tambours et des chants, y a quelques navajos dans un coin qui te mettent bien dans l'ambiance, franchement, ça te fait dresser les poils dans le dos. Géraldine disparaît, se fait des potes indiens qui lui font des finger tricks sur les photos, qui lui apprennent des mots en navajo, et moi je décide d'essayer un time lapse. Pendant ce temps, il y a une bonne douzaine de personnes qui me demande si je peux leur faire une family pic devant le site. Je suis de si bonne humeur que je dis oui. Voilà, c'était magique, le soleil se couche, il est tard, on n'a même pas mangé, RAF, rien à foutre, c'était bon. On se dirige vers Kayenta, notre point de chute. Un regret: on arrive trop tard pour visiter le musée que le proprio a consacré aux Windtalkers. Pour ceux qui n'ont pas vu le film que John Woo leur a consacré, il s'agissait de Navajos qui ont été pendant la deuxième guerre mondiale engagés dans les transmissions. Leur langue est encore plus imbittable que n'importe quel code, et jamais les Allemands n'ont réussi à savoir ce qu'ils se disaient. La journée est finie, et demain, c'est la folie, on se lève à l'aube. On est de grands malades.

4 commentaires:

  1. Pour les windtalkers c'est les japonais qui comprenaient rien ;)
    Merci pour les posts sinon, ça donne pas du tout envie :)

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  2. "Là, je devais faire la gueule, je pense, parce que j'ai pas voulu m'arrêter prendre une photo du papeau, et maintenant, je regrette." ahahaha je m'en remets pas....

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  3. Ca a l'air tellement .. grandiose ! (j'ai rien compris pour l'essence mais osef, la description du paysage est géniale !). Je trouve ça carrément ouf que vous ayez recroisés vos "copains", le monde n'est pas petit aux USA ! :)
    Bises

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  4. @ G-Rem: my bad, je suis absolument impardonnable, d'autant que j'ai vu le film!
    @Roca: des fois en voyage t'es con, t'sais. T'en as marre de t'arrêter, t'as trop chaud, y a une bonne chanson dans l'ipod, tu te dis, ouah hé bon, ça va hein, on s'arrêtera plus tard, alors que tu sais que t'as aucune chance d'y repasser.
    @Lo.: C'est grandiose. Pour l'essence t'es excusée, c'est parfaitement démoniaque comme système, aucune chance de ne jamais te planter.

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