vendredi 19 novembre 2010

Jour 17: désert d'Atacama III




Le serpent dans le lama d'Herbas Buenas



Le chien aux yeux fous



La femelle lama et son petit



Singe






Bestiole improbable



Caravane de lamas









En haut à droite et en bas à gauche, des figures humaines aux bras en "v" et à la tête qui irradie comme un soleil



Canyon



Dans les rues de Rio Grande










La vallée arc-en-ciel








Pano d'une partie de la vallée (cliquez pour agrandir)



Le cimetière de San Pedro











Bergère dans la rue à San Pedro. Ca brasse de la poussière et ça laisse des centaines de crottes, ces moutons. Merci à G-Rem pour la retouche hyper efficace ;)



Homme et ses lamas

On s'était vraiment habitués au réveil à 8h30. On embraye de nouveau pour un 7h un peu raide. On prend dans un premier temps la route d'Herbas Buenas. Ce lieu est connu pour ses pétroglyphes parmi les mieux conservés et les plus spectaculaires de la région. Pour ceux qui comme nous ne le savaient pas, des pétroglyphes sont des inscriptions dans la pierre. Herbas Buenas est un amas de cailloux au milieu d'un plateau situé à un peu plus de 3000m. Il se situait probablement sur la route de caravanes qui allaient et venaient entre les proches Bolivie, Pérou et Nord Chili. Les dessins sont plus variés qu'il n'y paraît à première vue. Ce qui permet de les classer chronologiquement, c'est leur trait: les plus figuratifs (et donc les plus "ressemblants") sont paradoxalement les plus anciens. Les tentatives d'abstraction, ou d'épure sont plus tardives. Certains des pétroglyphes sont très connus, comme celui du singe, ou du chien aux gros yeux exorbités. Ces bizarreries un peu psychédéliques sont probablement dues à la consommation d'hallucinogènes très fréquents à cette époque.
C'est passionnant et l'on resterait des heures à regarder et cherches les dizaines de dessins qui ornent l'ensemble des rochers. Séverine est un guide très intéressé par son sujet, et du coup fait partager son enthousiasme.
Je me rends compte ce matin que je ne suis pas un très bon client pour l'altitude andine. On n'est qu'à 3000-3200 m et j'ai un peu de mal à grimper les cailloux, marcher, parler tout à la fois et le mal de casque pointe (uh uh uh). Concernant le "soroche", il est assez étonnant de constater que personne ne réagit de la même manière. Notre guide du premier jour, Ben, nous expliquait qu'à son premier séjour à San Pedro (2 500m), il avait été malade comme un chien. D'autres, comme le couple de Belges que nous croisons, pourtant pas tout jeune, enquillent sans problème les excursions à plus de 4000 m que nous avons soigneusement écartées de notre programme. Séverine nous dira que certains réagissent très mal: saignements de nez, vomissements, perte de connaissance. Bref, c'est un peu la loterie, et chacun sa chance.
On continue notre excursion en direction de Rio Grande, un petit village paumé. Tout le reste du paysage est marron, mais le village et sa vallée encaissée sont d'un joli vert dû au passage d'une rivière. C'est charmant et vraiment perdu. On croisera d'ailleurs peu d'habitants, car ne restent en semaine que les personnes âgées, les jeunes partant tous travailler à San Pedro ou à Calama.
Le dépaysement est total dans ces minuscules villages, entre maisons blanches et maisons couleurs de terre. Rues non goudronnées, poussière, églises immaculées, chiens partout et vieux qui roupillent sur le perron.
On croise quelques lamas aux oreilles ornées de fils de laine de couleur, manière de les reconnaître et de savoir leur âge.
On termine en se dirigeant vers la vallée arc-en-ciel. Celle-ci tire son nom d'une particularité géologique surprenante: c'est là que se rejoignent les 3 cordillères de la région: Andes, Cordillère de Sel et de Dymenko.
La rencontre de ces montagnes de couleurs différentes est spectaculaire dans cet endroit où l'on se rend par une piste défoncée. Le plus intéressant est cette gamme de verts que les géologues n'arrivent pas à s'expliquer.
On se balade dans ce lieu où l'on ne croisera personne, avec l'impression d'être arrivés au bout du monde.
De retour après une heure de route à San Pedro, on essaie de déjeuner le plus vite possible. Pas facile, le serveur étant encore d'une lenteur peu commune.
On tente une sieste car on est tous deux cassés. Vers 17h, sous une chaleur encore infernale, on se rend dans le village, direction le cimetière, décrit comme un des plus beaux du Chili. Personne dans ce lieu un peu à l'écart du centre du village. C'est beau. Plein de fleurs que les habitants sont venus déposer il y a deux semaines à l'occasion de la Toussaint. Certaines tombes sont des mausolées kitch, les plus récentes en général. Le cadre est splendide, sur fond de volcans. Cela ne ressemble pas beaucoup à ce que l'on connaît en France, c'est plus exubérant et coloré; à l'image de cette culture.
En sortant, on tombe sur Séverine, qui tentait de nous rejoindre comme prévu. On va ensemble au marché artisanal de San Pedro, à la recherche d'awayo, tels que nous en avons vus à l'hôtel.
Elle nous explique la différence entre ceux tissés industriellement et ceux qui sont faits à la main. Les teintures utilisées, naturelles ou non, les motifs, la matière même, puisque les artisanaux sont réalisés en laine d'alpaga. Certains sont même "vintage". Ce sont ceux qui ont le plus de valeur, car les couleurs sont un peu "passées", moins éclatantes, vieillies. Le jeu est de trouver tout cela parmi la foule d'articles débiles, marrants, qui peuple tous les stands. Les articles artisanaux sont rarement mis en avant, et il faut demander à les voir pour les découvrir à l'arrière des stands.
On rentre les bras assez chargés, contents de nos achats. On prolonge la discussion avec Séverine autour de la bouteille de "champagne" chilien offerte par l'hôtel, puisque nous sommes en "honeymoon". On se marre bien, on discute de la vie au Chili, et à San Pedro en particulier. Ca nous fait une dernière soirée bien sympa à la Casa Atacama, que l'on ne veut pas plus que ça quitter, surtout maintenant que je commence à m'acclimater aux effets de l'altitude.

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